Depuis peu, je me suis mis en tête d’ajouter une composante domotique à ma future maison.
Je ne suis pas un expert en électronique, loin de là et mes connaissances actuelles se limitent à l’étude de circuit basique composés de résistances, condensateurs et bobines.
On ne va pas aller loin avec ça, mais qu’à cela ne tienne, ce billet va concentrer le résultats de mes recherches sur le sujet.
Objectif
La domotique, comme plein d’autres secteur, offre un univers dont les perspectives ne sont limités que par notre imagination. Dis autrement, quand on sait faire, ce n’est en général pas la technique qui bloque, mais ce qu’on en fait avec. Par chance, c’est chez moi tout le contraire : l’idée est là, c’est la technique qui pêche.
Dans un premier temps, histoire de se familiariser avec ce nouveau domaine, mes objectifs vont se limiter à commander à distance des interrupteurs.
Ci-dessous la liste des exigences :
- il faut que l’interrupteur manuel continue à fonctionner normalement, aucun programme ne peut s’adapter à toutes les situations du quotidien, et par conséquent je veux être capable d’imposer mes choix quand j’en ai envie, quitte à modifier ultérieurement le programme pour prendre en compte une nouvelle situation
- les circuits « esclaves », ceux qui agissent sur les interrupteurs, devront être le plus petit possible, puisque je compte les mettre derrière l’interrupteur, dans le mur
- les circuits « esclaves » devront également être auto-alimenté, ça serait vraiment con d’utiliser des piles alors qu’ils vont servir d’interrupteur sur le secteur (230V alternatif), de plus, il peut ne pas être évident de détecter un interrupteur mort et/ou d’en changer la pile
- les circuits « esclaves » devront être conçus pour consommer un minimum d’énergie, étant donnés qu’ils vont être en fonctionnement permanent. Je vise, à priori, le 1W, avec une tension de 12V maxi et un courant consommé de 10mA. Dans ces conditions (très faible consommation), la consommation elle-même est une donnée beaucoup plus importante que l’efficacité du circuit, c’est à dire que je préfère avoir un circuit « pourri » qui consomme mon 1W, plutôt qu’un circuit à meilleur rendement qui consommerait 2W ; si on a les deux, tant mieux, mais l’important reste la consommation dans l’absolu.
- l’ensemble des circuits esclaves devront pouvoir communiquer dans les 2 sens avec le circuit maître, afin de pouvoir recevoir un ordre du maître, mais également de pouvoir communiquer son état au maître
- le circuit maître sera directement connecté avec un pc-routeur tout le temps allumé.
Les points à respecter étant posés, voyons chaque problèmes qui se sont présenté à moi et les solutions que j’ai retenu.
L’alimentation
L’alimentation par transformateur
Tout serait tellement plus simple si EDF envoyait du courant continu… mais ce n’est évidement pas le cas et il faudra faire avec.
J’ai étudié en cours de manière basique une alimentation « classique », c’est à dire avec transformateur, pont de diode, et un condensateur bien placé pour redresser le courant à la sortie du pont de diode (en savoir plus).
On remarquera au passage que ce type d’alimentation isole physiquement le circuit de son alimentation. C’est ce qu’on appelle une isolation galvanique et c’est une bonne chose, surtout vis à vis d’EDF.
Ce n’est pas une alimentation acceptable pour mon projet : non seulement le transformateur prend beaucoup de place, mais en plus il ferait du bruit. De plus, son rendement a l’air vraiment pourri (50%).
Les autres alimentations
J’ai pu trouver 3 autres manières de générer un courant basse tension continu à partir du secteur :
- l’alimentation par résistance,
- l’alimentation par condensateur ou « capa chuteur »
- trois vieux composants, le MAX610 de MAXIM, le HIP5600 de Harris et le HV2405E de Intersil, tous obsolètes
On va sans plus s’étendre laisser tomber les vieux composants, bien qu’ils eussent pu résoudre rapidement le problème de l’alimentation.
L’alimentation par résistance semble peu prometteuse car là où le condensateur conserve de l’énergie pour la rendre plus tard, les résistances vont la dissiper. La perte énergétique risque d’être plus importante, et l’échauffement généré peut être problématique pour un circuit qui sera confiné et non aéré.
Il reste donc la solution « capa chuteur », que je retiens. Je vais probablement prendre la variante avec pont de diode puisque cela va permettre de diminuer de moitié l’ondulation résiduelle et augmenter de façon significative le rendement de l’alim.
Je ne sais pas exactement ce que va consommer mon circuit, mais l’ajout de 4 diodes, pour un prix dérisoire sont au pire superflus, au mieux augmenteront la durée de vie du micro-contrôleur par une tension plus stable.
L’interrupteur
Il n’a pas été facile de trouver l’interrupteur idéal. Qu’est ce qu’il doit faire cet interrupteur :
- pouvoir être fermé ou ouvert par l’envoi d’un signal de très faible amplitude et si possible avec une très faible tension également, genre +3~5V
- fonctionner sur du courant alternatif
J’ai pu trouver deux composants qui pouvaient répondre à ce besoin :
- le TRIAC
- le relais
Le relai électromécanique n’est pas très tentant à cause de sa taille imposante et son bruit, je le laisse donc de côté, sauf s’il n’y a pas mieux.
Le relai état solide (solid state) ne me semble pas indispensable.
Le TRIAC au contraire est plutôt intéressant par sa taille, mais en étudiant son fonctionnement, il y a juste un oOps des plus dérangeant. Pour que le TRIAC laisse passer un courant alternatif, donc qui passe sur la barre des 0V très souvent, la tension appliquée à la gateway doit être »permanente », mais le seuil de déclenchement du TRIAC dépend de la polarité du courant passant.
http://www.bristolwatch.com/ele/triacs.htm
Soit donc il faut synchroniser les impulsions envoyés à la gateway avec le 50Hz de EDF, soit on oublie directement cette solution, qui :
- provoque des micro-coupures
- déforme le signal
- serait responsables de parasites HF, et je n’ai aucune envie d’envoyer ça à mes appareils sensibles
On peut à la place utiliser un opto-triac, qui est la même chose, mais où la gateway est remplacée par une led à mettre sous tension. Tant que la LED est allumée, l’opto-triac est passant, pile ce qu’il me faut.
Actuellement, j’ai trouvé 2 candidats opto-triacs :
- le MOC3021, peut servir d’interrupteur 230V, mais ne possède pas de détecteur de passage au 0V
- le MOC3041, peut servir d’interrupteur 210V, mais possède un détecteur de passage au 0V, cela permet de réduire les parasites émis.
Ces modèles semblent également obsolètes, il faut que j’en cherche d’autres en choisissant judicieusement leur caractéristique, en particulier un courant d’entrée le plus petit possible.
Taille
En surfant, il se trouve que les composants traditionnels, ou traversants sont en perte de vitesse devant les composants montés en surface (CMS). J’en avais déjà vu plein en réalité, mais je n’avais tout simplement pas pu les identifier. On a ainsi sous ce format des résistantes et des diodes.
Ce format est mieux en tout :
- beaucoup moins encombrant
- plus efficace
- il n’est plus nécessaire de faire des trous sur le circuit imprimé
Le seul inconvénient à mes yeux serait qu’il est plus délicat à souder que les composants traditionnels, mais c’est loin d’être impossible et cela semble se faire très bien avec un fer à souder correct (27W semble idéal, au-delà il y a risque de cramer le composant), il faudra juste plus de précision et une pince.
Communication
Je pense partir sur une communication sans-fil. L’autre moyen étant d’utiliser le CPL, cela ne conviendra pas au circuit master qui sera alimenté par le PC et non directement par le secteur.
J’ai trouvé un transceiver (émetteur et récepteur) Aurel RTX MID 3V qui pourrait bien faire l’affaire, mais à 20€ pièce, j’ai pas intérêt à le faire griller durant mes tests.
D’après les spécifications, ce composant bouffe 20.008mA au maximum, c’est à dire en émission.
Aurel propose pour ce module un [manuel utilisateur|http://www.aurelwireless.com/wp-content/uploads/user-manual/650201033G_um.pdf|en] très précieux, puisqu’il indique la procédure à suivre pour basculer en mode émission ou réception, à savoir les pins à basculer et le délai d’attente incompressible entre 2 bascules.
Récapitulatif
- Aurel RTX MID 3V, V=2.1 à 3.6, I=20mA en émission, 6.5mA en réception, porteuse à 433MHz, sensibilité -106dBm, 20.36€ chez Farnell
- Jennic JN5148, V=3.3 * 2, I=15mA en émission, 17.5mA en réception, cpu 2.6mA, 11€ chez Farnell
- Mircoship MRF24J40MA, V=2.4 à 3.6, I=23mA en émission, 19mA en réception, 17€ chez Farnell
Sources
Il y en a beaucoup trop pour que je les cites tous, surtout que ce billet a été rédigé en plein milieu de mes recherches, voici néanmoins les principaux :
- Guillaume, un collègue de travail. C’est lui qui a déclenché le TILT dans ma tête
- Wikipedia, qui m’a permis de prendre connaissance de composants tels que le TRIAC
- Elektor qui fournit pas mal de prototype dans ses magasines, bien que le prix soit à mon humble avis franchement excessif, surtout vu les explications succinctes là où justement je m’attends à de plus amples détails
- Sonelec-Musique pour ses explications relativement compréhensibles et complètes, et notamment :
- Alimentation sans transfo
- Le forum futura-sciences où j’ai pu glaner quelques informations sur des sujets existants
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